Bangkok Scratch

J’ai essayé de maîtriser ce qui m’arrivait, à la manière de l’expérience du Peyotl chez les chamans indiens (sorte de voyage aller-retour vers la mort grâce à l’intoxication par le Peyotl). Finalement les tremblements se sont arrêtés. C’était une intoxication intestinale due à l’alimentation. Street food ou bactérie d’un esquimau glacé industriel ?

Le soir suivant, j’ai fait le concert Bangkok Scratch avec Pengboon Don dans la superbe salle « House of Tri », j’ai souffert, mais ça s’est bien passé. J’ai assuré comme on dit chez les musiciens. Mais en réalité, je n’ai pas bien joué. Certaines fois, la fièvre aide à se surpasser en jouant du saxo à haut niveau. J’étais déconcentré. J’avais mal calé le lancement de la vidéo : il manquait les dix premières minutes. Le principe de ces vidéos est un Hommage à Cornelius Cardew & The Scratch Orchestra : au lieu de graphismes servant de partition, c’est la vidéo qui visualise la partition. C’est le contraire du vidéo-clip. J’avais déjà présenté ce projet plusieurs fois à Lisbonne. J’ai pu vérifier que le public apprécie cette démarche jouissive et esthétique. La vidéo fascine dans son rapport ultra subjectif à la musique. C’est malheureux que je ne puisse montrer « Bangkok Scratch » plus souvent. Je suis désabusé. J’ai raté ma carrière de musicien. Ce projet aurait eu du succès dans les festivals si j’avais eu un soutien commercial. Tant pis. Le principal est de l’avoir expérimenté plusieurs fois. J’ai souvent imaginé et rêvé de choses grandioses et géniales mais je n’ai plus abouti à des résultats publics depuis la fin de mon contrat avec Saravah. Je suis un musicien cent pour cent « underground » même si je suis répertorié dans le « Le dictionnaire du Jazz ».

Il y avait à la même affiche l’excellent duo suisse « I’m nobody » musique techno baroque puis « Who Cares » des Australiens sympathiques mais j’étais malade et ne les ai pas écouté et les Russes de « Wetdreamexciter » de Aleksei Kolesnikov et Vera Masyutina