Playlists Spotify, Deezer et Apple

Il y a vingt ans, les artistes codaient eux-mêmes des petites radios locales sur des sites personnels programmés manuellement. Jean-Jacques Birgé était un précurseur, il avait mis tous ses disques en accès libre sur son site, et je l’avais très vite imité. Mon site est en déshérence mais existe toujours : free.bifteck.free.fr. Maintenant, il faut se faire avaler par des réseaux mondiaux pour se faire entendre par dix personnes et se retrouver avec un robot qui me présente comme ayant 3 auditeurs par mois ce qui est la honteuse réalité. Spotify, Dezeer et Apple font payer un abonnement mensuel de plus de 10 euros par mois. La SACEM me reverse environ 10 centimes par an… Telle est la triste réalité des musiciens indépendants. Heureusement que je n’ai jamais fait de musique pour gagner de l’argent… À votre bon cœur m’sieur dames, cliquez pour faire du trafic, mais surtout pour écouter ces musiques superbes et sans public. Bien sûr vous pouvez toujours écouter l’intégralité de mes disques sur Bandcamp en cliquant sur l’onglet « CD et vinyles » de mon site.

Presque deux heures de musique. Les meilleurs pièces que j’ai faite au cours de ces trente dernières années, des musiques que j’aime toujours. Je vous invite à les écouter et faire tourner cette playlist

Deezer est offert gratuitement pendant 3 mois pour l’achat d’un smartphone. Première impression : à vomir ! On est obligé avant d’écouter quoique ce soit de choisir 15 musiciens pour que le robot concocte un galimatias de playlist soi-disant à mon goût. La plate-forme ne connaît pas Pumpuan Duanjan, l’Edith Piaf de Thaïlande, ce qui n’est pas le cas de Spotify. J’aime chercher un titre de jazz et le comparer à d’autres versions existantes au cours de l’histoire de la musique. J’aime choisir un disque qui fut pressé il y a longtemps ou récemment. C’est devenu impossible sur Deezer. Là encore, j’hallucine, le moteur de recherche ne connaît pas la 7e symphonie de Gustav Malher dirigée par Boulez.

Les disques sont des objets conçus par des musiciens, qu’ils soient matériels comme des vinyles ou virtuels. Les disques ne sont pas conçus par des robots programmés par des malades mentaux qui croient penser à notre place. La plate-forme est architecturée comme une performance de DJ bouffi de bonnes intentions. Le robot devient familier et tutoie le client : « Tu as enfin passé les portes de chez nous ! Sache qu’il n’y a pas de videur, pas de tenue appropriée et que l’happy-hour, c’est tout le temps ! Il suffit de choisir, c’est à la carte. Mets-toi tout de suite dans l’ambiance avec notre sélection » c’est absolument faux : impossible de choisir ! Le robot mélange tout. Insupportable.

White Light et Tinnitus Mojo deux anciens albums très conceptuels, le premier sur l’art et le second sur la surdité m’étant retrouvé avec des acouphènes 24/24 depuis presque vingt ans maintenant

L’app. « Musique » de Apple est un désastre pur et simple. Elle a remplacé « iTune » qui était déjà une merde avec des fonctionnalités intéressantes. À l’achat d’un iPhone, Apple propose 6 mois gratuits à l’essai de « Musique ». Inutile de vous dire que je ne renouvellerai pas… Des trois applications elle a probablement la meilleure qualité de son, mais l’interface est tout simplement n’importe quoi. Ici, le robot décide à la place du client. Tu veux écouter James Brown ? tu auras Marvin Gaye. Tu veux la 7e symphonie ? tu auras la 6e dirigée par quelqu’un d’autre.Tu veux écouter Monk ? tu auras Oscar Peterson. Ils ont la manie de proposer des indispensables  et des classements. Bien sûr, ce n’est pas la peine de chercher des artistes thaïlandais alors que Spotify offre un choix étonnant d’artistes du Luk Thung. La page d’accueil Apple est une vitrine de toutes sortes de trucs dont je n’ai strictement rien à foutre. Je hais ces musiques bâtardes et commerciales. Je hais ces playlist vomies par des robots. Jusqu’à présent je les ignorais, mais maintenant, avec ces saloperies d’app.s c’est devenu comme un supermarché qui te force à acheter des plats cuisinés tout prêts alors que tu veux seulement un kilo de patate et des fruits, le rayon frais est caché dans les chiottes. L’application sur ordi est simplement grotesque. Sur le smart il y a une app. dite « classique » dédiée à la musique classique qui elle trouve immédiatement la 7e symphonie de Gustav Malher dirigées par Boulez. L’app. dite « musique » sur mon ordi n’as toujours pas trouvé au bout d’un quart d’heure. Après avoir tout mélangé, elle me propose de voir ce que mes amis écoutent. Insupportable. Ca me rends dingue ! C’est Ubu disquaire. Ce n’est même pas la peine d’essayer de gérer une playlist de sa propre musique ou de disques indépendants et marginaux des gens que j’aime. Ces interfaces sont encore pire que celles concoctées par les compagnies aériennes dans leurs zincs.

Je voulais proposer à une association comme les allumés du Jazz de construire un serveur indépendant sur mastodon.social mais ça n’intéresse personne. Alors je suis parti sur l’océan avec ma frêle embarcation numérique avec l’intention de traverser l’Atlantique de la musique en solitaire.